Leo Fender, concepteur des fameuses guitares du même nom, n'a jamais su jouer de cet instrument.
Leo Fender (1909–1991) conçoit sa première guitare à l'âge de 16 ans. Féru d'électromécanique, il ouvre en 1939 un magasin de réparation de radios et continue à concevoir des guitares en prenant conseil auprès de musiciens. Dans les années 50, ses modèles de guitares électriques Stratocaster, Telecaster et Bass Precision connaissent un succès commercial retentissant, jamais démenti depuis.
Alors qu'il n'a jamais su jouer de l'instrument sur lequel il bâtit sa carrière, celle-ci fut récompensée par son intronisation (à titre posthume) au Rock and Roll Hall of Fame en 1992 et un Technical Grammy Award lui a aussi été décerné en 2009.
Wikipedia.org – Leo Fender [fr]
Wikipedia.org – Leo Fender [en]
pour les moldus (dont je fais a moitié parti) :
“Stratocaster… Ce nom résonne comme le tonnerre d’un orage d’été ! Non pas que les orages d’été résonnent plus forts que ceux d’hiver, mais vous m’avez compris. On peut utiliser tout un tas de mots pour tenter de circonscrire (outch) l’importance de cette guitare. Icône, emblème, symbôle, légende, mythe, totem, fétiche… Bon sang, j’suis même sûre qu’il y a des godemichets en forme de Strat’ ! Aucun autre instrument ne possède l’aura de la Fender Stratocaster, the guitare du rock’n'roll.
Elle a été créée en 1954 par un type qui ne savait même pas en jouer et entra dans la légende en 1967 en étant immolée par le feu par un demi-dieu sous acide.
Elle est l’oeuvre de l’entreprise de Leo Fender (1909 – 1991), un Californien qui passait son temps à réparer des radios et qui construisit sa première guitare à 16 ans. Il crée sa boîte et commence à réfléchir à des modèles de guitares innovants. Le type n’était pas guitariste, donc il avait des idées pas vraiment conventionnelles, il réfléchissait outside the box, si vous voyez c’que j’veux dire.
Son idée, c’était de créer des guitares à corps plein, par opposition au corps creux qui fait caisse de résonnance. Avant la Stratocaster, il y eu la Telecaster (1947), puis la Precision Bass (1951, « P-Bass » pour les intimes). Leo était proche de nombreux guitaristes californiens auxquels il donna des Telecaster pour ensuite recueillir leurs impressions. C’était un type plutôt pragmatique, en fait. Il voulait que ses guitares soient faciles à tenir, à accorder et à jouer. Et en effet, si vous prenez une Strat’ dans vos bras, vous savez instinctivement comment la tenir et il est assez difficile de la lâcher ! Enfin ça c’est mon expérience personnelle… Bref.
Les guitaristes interrogés voulaient un second pan coupé, un micro supplémentaire et un bras de vibrato…”
“On est dans les années 1950 et deux événements majeurs vont bouleverser le monde : la production en série et le rock’n'roll. La Stratocaster est parfaitement adaptée pour être produite en série, ce qui va faire diminuer son prix de vente et la rendre accessible à tout un tas de jeunes branleurs tombés amoureux du rock’n'roll. Accessible, certes, mais une très bonne guitare coûtait quand même à l’époque le prix d’une petite voiture ou de quelques mois de salaire, enfin bref, c’était pas non plus un jouet. Mais aujourd’hui, une belle Strat’ de 1954 peut être vendue facilement entre 60 et 80 000€, ça laisse rêveur.”
“Hendrix fut en fait bien plus que le type qui érigea la Strat’ au rang de symbôle du rock’n'roll. Au milieu des sixties, l’entreprise Fender est possédée par CBS, et celle-ci envisage de stopper la fabrication de Stratocaster (!).
Et Jimi est arrivééééé… sans s’presseeeeer… et en l’espace de quelques années, de 3 concerts mythiques (Monterey, Woodstock et Wight), d’une mort prématurée, la Stratocaster avait emmagasiné assez de cultitude pour devenir la guitare la plus vendue au monde. Branchée à des amplificateurs gigantesques, Hendrix grava le son de sa Strat’ à l’arrière du bulbe de tous ceux qui ont eu la chance de le voir en concert. Hendrix est dans l’ADN de tout guitariste, et sa guitare avec lui.
Bon, il ne faut pas non plus oublier Buddy Guy, Stevie Ray Vaughan, Eric Clapton, David Gilmour, Frank Zappa, Yngwie Malmsteen, Rory Gallagher, et tout un bataillon de jeunes stars du rock qui continuent d’imprimer le design intemporel de la Stratocaster dans les têtes des jeunes générations.”
Bon, il ne faut pas non plus oublier [...] Frank Zappa [...] qui continue d’imprimer le design intemporel de la Stratocaster dans les têtes des jeunes générations.”
Excellent commentaire mon cher.
Je suis d’accord avec Dauby, un instrument aussi mythique perdure à travers le temps. Aujourd’hui les techniques se modernisent et de pouvoir garder un regard sur l’histoire est important. En tant que professionnel de la musique je conseil toujours aux jeunes artistes de ne pas oublier les fondamentaux.
Tiens, justement, cette année, Fender célèbre les 60 ans de la commercialisation de la Stratocaster.
L'une des toutes premières strats (difficile de savoir si c'est la première, malgré son numéro de série 0001, mais elle est probablement faite des mains de Leo Fender lui-même) appartient aujourd'hui à David Gilmour, ancien guitariste de Pink Floyd.
Un passionné des guitares Fender s'est amusé a répertorier sur ce site les brevets déposés par l'illustre fabriquant.
On peut notamment y lire ceci :
Ce qui tend à confirmer que Leo Fender jouait soit comme une brêle, soit pas du tout, et qu'il avait besoin de musiciens expérimentés à ses côtés pour continuer a développer son art de la fabrication d'instruments à gratter.
Et malgré tout, je pense que le nom de Fender à quand même un (petit) écho parmi la populacerie, ne serait-ce que par le biais de cet extrait de Wayne's World…