Mans : l'argument par l'emotion (des qu'on tombe dans le “et si ton enfant…”), c'est pas imparable a mes yeux, juste du sensationnaalisme.
Quand je parle de drogues ici je pars du principe qu’elles sont addictives et dangereuses pour la santé a plus ou moins long terme, dans le cas contraire mon raisonnement ne s’applique pas donc inutile de me donner des exemples contraires je ne parle pas de ça.
C'est pour ca que j'ai dit “admettons”. Tu noteras cependant qu'il y a d'autres activites addictives et/ou dangereuses : la premiere fois que tu nous as tenu ce discours (il y a 4 pages), on t'a repondu la meme chose que moi, mais par l'exemple (genre “ca ouvre la porte”), ce a quoi tu as dit “j'ai bien conscience que le raisonnement ouvre la porte a des abus, mais on voit au cas par cas”, et tu n'as pas su developper plus
L’autorité pour prendre ces décisions c’est les gens qui sont charger de les prendre, je n’ai pas réfléchi longuement à la meilleur institution pour le faire mais si c’est l’état français c’est donc les instances chargé de valider les lois (mais je raisonne dans l’absolu, j’ai conscience des limites de ces instances dans l’état actuel des choses).
D'accord, et en fonction de quels criteres? Il me semble que puisqu'on est ici en train de definir un paradigme (oh yeah!), il est necessaire d'y inclure un peu plus que “on appliquera le bon sens, au cas par cas”. chez les “autorites” ( au sens de “une autorite en la matiere”, un gars qui s'y connait), il y a deja plein d'opinion differente sur la dangerosite de telle ou telle activite (que ca soit la drogue, le portable ou la bouffe, hein), savoir si il faut legiferer ou pas, les criteres… comment peut-tu te rabattre sur une position qui consiste a proner un vague concept sans le mettre a l'epreuve (par exemple : faut il interdire de tres mal se nourrir? – je dis pas ca pour te faire chier, je te demande ca pour mettre a l'epreuve ton assertion), et t'abritant derriere le cas par cas (et quand je te demande des cas particuliers , en les evitant) et l'avis des experts, qui n'est pas unanime… c'est une 'non-these', il me semble que ca tient pas la route, ca ne resiste pas a une inspection de pres, moralement.
Dire “Laisson cette decisions aux gens qui s'y connaissent, et au gouvernement dont c'est le metier, ils toruveront les criteres au fur et a mesure”, c'est dangereux, justement, ca ouvre la porte a plein d'abus… (parce que des que les decisions sont faites par des hommes en fonction de criteres non-objectivement verifiables, il y a possibilite d'abus)
Et la definition meme d'abus depend des personnes, donc une legislation bonne pour quel'qu'u (jugee juste par un mec qui a ses criteres) sera laxiste pour un autre, ou au contraire jugee trop dure par un troisieme.
tu peux pas t'abriter derriere le “on verra au cas par cas, par les gens dont c'est le metier, c'est du bons sens” quand tu definis un precepte moral : le soutenement moral de la loi c'est justement pouvoir trouver un denominateur commun pour te permettre de juger tout de suite si une loi est juste ou non, tu dis “je raisonne dans l'absolu”, et justement, moi aussi : dans l'absolu, tu es tenu de faire une proposition definie, raisonnable, qui peut s'appliquer a tous les cas c'est pas le bon terme, mais qui y marche comme denominateur commun.
Avec la proposition “la liberte individuelle s'arrete la ou commence celle des autres” c'est net, tranche, du moins dans l'immense majorite des cas, pares tu peux penser des cas extremement complexes avec une interconnection de differentes personnes qui fait qu'il est difficile de voir si ce qui affecte quelqu'un n'affecte que lui, etc… mais grosso modo, ca et deux trois corrollaires, tu as la fondation d'un systeme moral et legislatif coherent.
avec “l'Etat doit proteger ses citoyens d'eux memes, dans les limites du bon sens et du raisonnable et du rapport benefice risque”, face a une meme decision, tu peux dire “cette loi est manifesement en accord avec le precepte” ou “cette loi est abusive”.
Si les téléphones portables se révèle vraiment dangereux je pense qu’il faudra réfléchir à leur éventuel interdiction et à leur remplacement, je vais continuer a téléphoner avec mon portable et si je développe une tumeur je me dirais “fais chier” et je serais pour que ça n’arrive pas a d’autres personnes pas pour qu’il puisse faire comme moi grâce a la liberté.
Ca cest vraiment “je suis con, donc je pense que les gens sont cons”. Si tu as choisi de t'exposer a un risque (vu la structure de ta phrase, je pars du principe que le “je vais continuer a utiliser mon portable” est dans un contexte ou le portable s'est revele dangereux et tu avais toutes les informations pour faire ton choix). Tu avais toutes les donnees en main pour faire ton choix, et, parce que tu le regrette, parce que tu pense a un instant donne (alors que tu pensais pas la meme chose 20 ans avant, avant ta tumeur) que, finalement, ce choix etait mauvais, donc tu te dis “ah, merde, j'ai vu la lumiere, le vrai suel bon choix, c'est de ne pas telephoner, et je vais l'imposer a tout le monde”?
D'une part si, entre le moment ou tu as decide de telephoner, et le moment ou tu changes d'avis, tout ce qui a change, c'est l'apparition de ta tumeur, tu te rends bien compte que, d'un coup, pour un facteur qui n'est propre qu'a toi, ton choix “bon” (du moins pour toi deviens “mauvais”.
C'est typiquement le genre de reponselegislative qu'on voit en ce moment : la belle soeur du comptable de la cousine d'un fils d'un depute se casse un ongle alors qu'elle se lavait les dents dans une salle de bain eclairee au neon, et paf, on fait une directive de sante publique qui dit que toute piece susceptible d'etre le lieu d'un brossage de dents doit etre eclairee au moins avec une ampoule a incandescence.
J'exagere a peine.
Tu vois pas ce qu'il y a de mal a dire “Je regarde les donnees, j'ai un choix a faire, je tire une conclusion”, puis , 10 ans apres “j'ai les memes donnees, les cancers arrivent dans n% des cas, c'est bien etabli, tout ce qui a change, c'est que je me suis retrouve dans les n%, donc finalement mon choix etait mauvais, si mauvais que non seulement je le regrette, mais en plus je veux l'imposer a d'autres, pour les 'proteger'” ?
Je ne place pas la liberté comme valeur fondamentale et inaltérable, j’ai peut être tort mais je pense qu’on peut bien vivre avec des interdits.
Tu place sur le meme plan des “interdits” et les “interdits qui interdise une activite qui n'a un effet que sur moi, qui ait fait un choix”.
Tu utilises “criminaliser” pour faire peur mais je t’ai déjà dit que les lois et les interdits pour moi n’était pas forcément un moyen de sanctionner mais aussi d’éduquer.
J'utilise criminaliser parce que c'est le mot :en rendant un comportement hors la loi, on transforme tchniquement, de facto, tout ceux qui le pratiquent en criminels.
Le fait est que le raisonnement que tu tiens, pour le coup, s'applique tres bien a la prevention, la disuasion, le fait de tout faire pour que les gens ne fassent pas quelque chose qui est plus dangereux qu'on ne peut le penser au moment de faire son choix… Tout ce que tu as dit s'applique, je suis a 100% derriere, ce sont les arguments que j'utiliserai : l'idee de proteger les gens, l'exemple du portable tout ca. La these que tu developpes est parfaitement bonne est argumentee si tu veux defendre (ce que je regrouperai sous le terme de ) la dissuasion.
Or il se trouve que la dissuasion marche, l'interdiction pure et simple ne marche pas. Si tu dis aux gens “regarder, un fumeur sur deux mort d'un cancer, et fini comme ca” en montrant les images qui choques, tu aide les gens a bien faire leur choix, tu les choques, effectivement, mais ce n'est que faire penetrer la verite avec virulence, simplement attirer leur attention sur les faits qu'ils negligeraient (comme toi avec ton portable : “tumeur? boarf” “comment ca, 20%, pas enorme, non”...). en fait leur donner (un peu de force) l'information necessaire a faire leur choix
Et ca, ca marche. L'interdiction, ca ne marche pas. Psyhcologiquement ca ne marche pas, d'une part l'interdit attire, d'autre part, tu as beaucoup plus de mal a communiquer proprement (comme avec le tabac) sur un truc interdit, parce que d'une part tu n'as pas les memes vecteurs (affichage sur les paquets, chez les detaillants), et finalement. (on commence a changer d'avis, mais c'etait le cas juqu'aux annees 90, et c'est encore un facteur), parce que parler information ca donne l'impression d'enteriner, d'admettre et de normaliser un comportement hors-la-loi, donc amoindrit le poids de la loi. (ca revient a dire ” si vous devez bruler un feu rouge, regardez a droite et a gauche avant”).
donc c'est pour ca que j'utilise le mot criminaliser : personne ne s'est jamais abstenu d'un comportement qu'il estime ne nuire a personne et a faible risque (ou risque qu'ilchoisit de prendre) pour soi parce que c'etait interdit. LEs gens n'aiment pas qu'on les prenne pour des cons…. donc la seule difference que l'interdit apporte, c'est que tu as fait de ces gens la des criminels. Tu leur a donne une culture du non-respect de la loi, une culture de l'interdit, tu as decredibilise la loi (“Si l'etat me ment et me fais chier avec une loi et que j'ai franchi la ligne, a la briser, pourquoi respecterai-je les autres”).
Donc A mon sens, ton argument de protection (disons “Sante publique”) est valide, au sens ou l'etat se doit de bien prevenir des dangers de differentes choses, et d'essayer de minimiser par la dissuasion les comportement a risques. Mais utiliser ce raisonnement pour dire “donc doit interdire”, c'est non seulement moralement injustifiable ( je maintiens : ton raisonnement sort du cadre moral, il n'est pas un precepte, un absolu, tu parles de recommandations politiques (legislatives), pas d'imperatif moral) mais en pls ca dessert les resultats que tu veux obtenir, les objectifs au nom duquel tu le justifies
Donc il me semble que la loi n'eduque pas, elle n'a pas a eduquer, il y a plein d'autres chose pour ca. Eduquer c'est aprendre quelque chose a quelqu'un. Lui dire “ca t'as pas le droit” Tu lui a rien appris. lui dire “si tu fais ca, tu vas mourir, tiens regarde le mec la bas, il est en train de crever, oh, pardon, il t'a vomi son foie dessus, attends on s'eloigne. Mais t'as le droit, hein c'est ton choix”, je pense que tu as deja amorce une reflexion…
Je sais qu’on est pas d’accord la dessus mais je pense pas qu’on est tous besoin de refaire toutes les erreurs que d’autres ont déjà fait avant nous pour apprendre, mais après j’ai conscience que là on entre sur le territoire des convictions très personnelle et que ça ne sert (encore moins) à rien de débattre sur ça.
Justement, on y arrive “des erreurs”. imagine une situation ou l'activite A, si elle est pratiquee 10 ans, resulte en 40% de mort, 10 ans apres. Clairement les 40% au moment de mourir vont se dire qu'ils ont fait une connerie. Pense tu que ca soit une “erreur” pour les 60% qui restent? (c'est a dire pense tu toi qu'ils le considereront comme une erreur). Meme question pour 20% de mort, 5%, 1%, 0,0000000001% ?
Tu pars du principe qu'il ya des bons et des mauvais choix (faire un mauvais choix, c'est une erreur), mais, quand on parle d'activites qui n'ont de consequence que sur la personne qui les fait, c'est un peu plus delicat a determiner : le 0,0000000001% qui va mourir va a prioir regretter son choix, mais est-ce que ca fait globalement de ce type de choix la, tel qu'il a ete fait par tout ceux qui ne sont pas mort, une “erreur”.
Je ne suis pas pour “laissons les gens faire des erreurs, c'est comme ca qu'on apprend”, mais la definition d'une erreur, c'est relatif, ca va dependre de ton avis personnel, et de ton histoire (cf l'histoire du telephone portable).... Comment peut tu vouloir imposer une loi a tout un pays sur la base, finalement, d'un avis personnel?
Pour eviter les erreurs des gens avant nous, il y a la prevention, l'education, la transmission de l'experience. L'idee de dire “non, ca, les mecs, on a essaye, on a chois pour vous, le rapport benefice risque fait que c'est vraiment une connerie, donc on vous l'interdit”, c'est… juste non appliquable. C'est meme pas que c'est “faux”, puisque c'est vrai pour ceux qui le disent, mais ca sera peut etre faux pour d'autre. Cette assertion est basee sur un rapport benefice risque fait avec les ponderations de chacun, ca releve du choix personnel : des gens on trouve que c'etait ne connerie. Peut etre parce qu'il valorisent plus la possibilite de vivre ente 60 et 80 ans , que de s'amuser avant ca. C'est tout a fait honorable, mais c'est un choix subjectif.
A partir du moment ou le rapport benefice risque est fait en fonction de ponderations, ce qui compte pour toi dans la vie, tout bien considere, (et qui donc evolue au cours de la vie, forcement a 60 ans, la possibilite de vivre 20 ans de plus a plus de poids), tu ne peux pas definir un absolu qui te permettent de dire de maniere tranchee est sure que tel comportemen est une erreur ou pas. (ou alors si tu as une methode, encore une fois, je t'ecoute.)