L'annuaire islandais classe ses abonnés dans l'ordre alphabétique de leurs prénoms !
L’Islande a essentiellement conservé un système de nom patronymique.
90 % de la population islandaise ne porte pas de nom de famille, mais uniquement un patronyme (parfois un matronyme) à la suite de leur(s) prénom(s) – le plus souvent deux. Ce patronyme ne se transmet pas à leurs enfants.
Le patronyme islandais est formé à partir du prénom du père ou de la mère au génitif, suivi d’un suffixe de filiation : -son si l’enfant est un garçon ou -dóttir si c’est une fille.
Comme le pays est faiblement peuplé (306.000 hab.) et que la langue dispose d'une grande quantité de prénoms, les gens s'appellent le plus couramment par leurs prénoms plutôt que par patronyme, y compris dans la presse écrite. Ainsi, les entrées de l'annuaire téléphonique sont classées dans l'ordre alphabétique des prénoms !
Wikipedia.org – Noms patronymiques islandais
Wikipedia.org – Noms islandais
Le principe est quasiment similaire en Égypte.
Si une personne s'appelle Ahmed par exemple et que son père s'appelle Yacine, alors il s'appellera Ahmed Yacine.
“Presque” vrai pour les Russes, car si le nom existe, le patronyme (ou matronyme pour les filles) prend souvent le pas dessus:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Nom_de_personne_en_russe#Patronymes
Une amie russe m'avait expliqué aussi que le nom de famille changeait suivant le sexe de la personne. Elle s'appelle “Saythanova”, et son père, c'est “Saythanovo”, ou ”-novi”, je ne me rappelle plus vraiment de son explication. Si quelqu'un vient me corriger, c'est avec plaisir.
Cadae : il ne s'agit pas du nom de famille dans ce cas, mais du patronyme.
Un nom complet russe se compose généralement des trois éléments suivants : prénom, patronyme, nom de famille.
Tout comme en Islande (voir LSV), le patronyme est (généralement) formé à partir du prénom du père suivi de -ovitch ou -evitch pour les garçons et -ovna ou -evna pour les filles (il existe d'autres suffixes, plus rares). Donc Marina Ivanovna Lebed est la sœur d'Alexandre Ivanovitch Lebed et la fille d'un certain Ivan Quelquechosenovitch Lebed.
Et comment faire quand on ne connait pas le prénom du père ? (Enfants illégitimes, orphelins abandonnés, etc.) On attribue un patronyme basé sur le prénom d'un proche connu (grand-père maternel, par exemple), ou, au pire, un patronyme au hasard.
Parfois, le nom de famille se féminise aussi, quand il est adjectival (comme en français Monsieur Blanc ou Blanche vs Monsieur Leblanc). C'est pourquoi la sœur de Marat Mikhaïlovitch Safine s'appelle Dinara Mikhaïlovna Safina (leur père a donc pour prénom…).
Bien entendu, il y a des exceptions à ces règles, et des déclinaisons qui changent la terminaison des noms selon leur fonction dans la phrase. C'est tout un poème !
Et pour terminer, tout comme l'indique le LSV pour l'Islande, en Russie également, il est très courant d'appeler les gens respectueusement par leur prénom et leur patronyme en omettant le nom de famille. Gaspadin et Gaspazha1 (Monsieur et Madame) sont peu utilisés. On ne dira donc pas Gaspadin Poutine, mais on s'adressera à lui par Vladimir Vladimirovitch. Cette différence culturelle explique donc la familiarité factice que l'on peut ressentir en lisant les grands classiques de la littérature russe (“Mais ils s’appellent tous par leurs prénoms ?”).
Pour appeler les gens familièrement, il y a les multiples diminutifs de prénoms, un peu comme Henri et Riton ou Robert et Bob. Presque tous les prénoms russes en ont un, voire plusieurs. D'ailleurs, diminutif ne veut pas toujours dire plus court : celui de Serguei (2 syllabes) est Seriozha (3 syllabes) !
1 “zh” se prononce comme le g de “givré”.
Merci beaucoup pour tes explications Lotharius, je viens d'apprendre un tas de chose que je ne savais pas. Un gros plus à ma culture générale !
Eh bien… Merci Lotharius pour cet éclaircissement des plus intéressants! C'est le genre d'info qui reste facilement en tête pour un bout de temps.
Ils sont fous ces romains !