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Pas aujourd’hui chéri, il fait trop chaud
Par Be@ le 2010-06-28 01:25:12   


Le puceron adapte sa méthode de reproduction en fonction des saisons : reproduction non sexuée (parthénogénèse) au printemps, reproduction sexuée à l’automne.

Détails :

Au printemps, la femelle puceron asexuée pond directement des larves asexuées (sans passer par le stade de ponte d’œufs). Grâce à cette reproduction sans fécondation (parthénogenèse), le cycle de reproduction est accéléré et permet d’avoir entre 6 et 9 générations sur une période de 6 mois (ceci explique les invasions).
Lorsque les pucerons détectent la diminution de l’ensoleillement sur plusieurs jours, c’est pour eux le signal de passer en reproduction sexuée. La femelle va alors engendrer des femelles sexuées et des mâles. La femelle sexuée pondra des œufs qui, résistant au froid, passeront l’hiver et donneront naissance exclusivement à des femelles parthénogénétiques. Le cycle peut recommencer…
On peut également observer chez le puceron une autre adaptation intéressante : la femelle se met à pondre des individus ailés lorsque l’espace sur la plante vient à manquer.

Sources :

Wikipedia – aphidoidea
Espace-sciences


EtienNne
EtienNne - 2010-06-29 20:13:39

C'est assez rigolo à lire, plaisant, bien trouvé


ChPortos
ChPortos - 2010-07-07 20:06:05

Pourquoi ne reste-t-elle pas tout simplement asexuée, si c'est si simple ? simplement parce que les femelles sexuées sont plus résistantes, c'est bien ça ??


Be@
Be@ - 2010-07-07 20:12:52

Ce sont les œufs qui sont résistants pour passer l'hiver et la femelle asexuée n'en pond pas (elle pond directement des larves). Elle génère donc des femelles sexuées qui pourront pondre.


geser
geser - 2010-07-09 19:18:41

Parce que la nature a besoin de brasser les chromosomes, pour garantir la résistance de l'espèce. Si on ne conservait que des especes parthénogénétique, c'est à dire avec le même matériel génétique, un simple disfonctionnement pourrait mettre en péril toute l'espèce.


ANTICHRISTUS
ANTICHRISTUS - 2011-03-05 22:47:39

ce n'est pas la nature, mais la puissance divine.


docgeneto
docgeneto - 2013-02-10 15:50:15

Je suis un peu de la partie et trouve essentiellement que ChPortos a suivi l'essentiel.
Quelques précisons suivent cependant.
En préalable, la sélection naturelle serait sous-jacente à ces arguments.[ N'en déplaise à une certaine presse en mal de sensation et des lobbies extérieurs au domaine (religieux traditionalistes en particulier), ça reste la théorie largement admise, consensuelle parmi les spécialistes de biologie évolutive, dont j'ai la faiblesse d'estimer faire partie.]

L'intérêt de la phase asexuée (a) c'est en gros, son meilleur rendement, en terme de nombre de descendants, de taux de reproduction. De ce point de vue ça ne sert à rien de produire des mâles, si les femelles sont suffisantes pour la reproduction.

L'intérêt de la phase sexuée (b) est double (en dehors de l'aspect “anecdotique”, ludique, hédoniste ;-) , pour notre espèce par exemple, qui constituerait plus une retombée d'un point de vue évolutif ).
– Comme évoqué par be@, (b.1) la sexualité est nécessaire pour passer l'hiver, en produisant la structure de résistance correspondante que sont les œufs.
– A plus long terme, comme l'évoque Geser, (b.2) le brassage génétique est important, en gros pour ne pas dégénérer, un peu à la manière de la consanguinité, ne pas perdre trop de diversité génétique, évoluer suffisamment rapidement pour faire face aux changements d'environnement tant physiques (par exemple du climat) que biologique (typiquement, évolution de parasites et de prédateurs, coccinelles en particulier dans ce cas). En l'absence de sexualité, point de salut, ça finit généralement par conduire à l'extinction de ces espèces, typiquement plus rapidement que pour les espèces sexuées.

La suite est légèrement plus débattue, je vous livre seulement la cause qui reflète ma formation, que je soutiendrais et qui fait sens pour moi, au point de ne pouvoir expliquer un parti différent.
Il y aurait un bémol assez important face à la causalité potentielle du brassage génétique (b.2). La sélection naturelle fonctionne en aveugle, à court terme, quitte à aller parfois droit dans le mur, dans des impasses (“suicides évolutif”). De ce point de vue elle n'est pas infaillible. S'il “ne tenait qu'à elle”, elle serait d'abord sensible à l'effet de rendement asexué (a): produire le plus de descendants possible. Au contraire, elle ne pourrait anticiper l'effet de (non-)brassage génétique (b.2) qui conduirait à la perte ultime des espèces strictement asexuées.
Ce qui permettrait à la reproduction sexuée de se maintenir partiellement, en alternance, agit à plus court terme (une échelle de temps beaucoup plus proche de la génération): c'est la contrainte de résistance pour passer l'hiver (b.1).
Mais la retombée collatérale, essentielle à long terme, c'est l'effet de brassage génétique (b.2) qui permet à ces espèces de se maintenir et d'évoluer.

Ce cas des pucerons est un des bons exemples de soutien à cette théorie de l'origine et l'évolution de la sexualité qui en gros pourrait se résumer à: en général, à court terme l'asexualité c'est plus rentable, mais ça freine l'évolution à un point rédhibitoire. La sexualité n'aurait pu émerger que quand elle correspondait à une contrainte biologique fonctionnelle (par exemple comme dans ce cas de survie à court terme) et ça a alors permis aux espèces concernées de mieux évoluer et se maintenir.

p.s.: -par commodité, je vous livre pas mal d'argument de façon apparemment finaliste, mais il faut généralement entendre: “la sélection naturelle fait que…”
-les références serait un peu longues à répertorier et une peu obscures pour un béotien. Je n'en ai pas de bonne en tête, suffisamment accessible (vulgarisée).


lauvergnat
lauvergnat - 2013-02-10 17:15:43

La notion de TLDNR n'est pas universelle…
Ceci étant, pas facile de résumer en effet


Rouah
Rouah - 2013-10-31 12:27:03

@Antichristus : Beaucoup trop gros, vraiment beaucoup trop gros…