La vieille chapelle de Bethléem à Saint-Jean-de-Boisseau est ornée de chimères pour le moins surprenantes : on y retrouve ainsi un gremlin, Gizmo ou bien encore Goldorak.
Entre 1992 et 1995, il fut décidé de remplacer les pinacles de cette chapelle du XVème siècle qui avaient disparus avec le temps. Le sculpteur qui s’y attela, Jean-Louis Boistel, s’inspira alors de l’iconographie chrétienne, mythologique et contemporaine pour représenter les 28 chimères destinées aux sept pinacles en reconstruction.
Et si vous vous demandiez comment on a pu laisser ce sculpteur réaliser ce genre de choses, sachez que c’est l’architecte des bâtiments de France lui-même qui l’a choisi, en lui donnant carte blanche de surcroît (et autant dire qu’il en a profité…).
Chapelle de Bethléem – Wikipédia.org
Photos des gargouilles – boistelconseil.free
On avait la proposition de ghost qui n'était pas passée dans le même style ici
A Washington, on a affaire à une cathédrale moderne. (même si elle est bâtie “à l'ancienne”)
Ici, la chapelle est quand même du 15è siècle.
Et puis , c'est en France.
PS: l'alien n'est pas mal non plus.
un deuxième lien illustré : site concurrent
Ici, la chapelle est quand même du 15è siècle.
La chapelle, certes, mais pas les sculptures. Qu'un sculpteur s'inspire de son époque n'est pas si surprenant.
D'ailleurs, j'aime beaucoup la conclusion du site concurrent :
Comme nous voyons d'anciennes sculptures, de nos jours, verrons-nous dans quelques siècles ces gargouilles contemporaines comme un reliquat historique d'une époque révolue?
La chapelle, certes, mais pas les sculptures
Oui ben d'un autre côté tant mieux. Ça foutrait un peu les jetons de trouver des représentations de Goldorak et d'Alien sculptées il y a 600 ans.
Qu’un sculpteur s’inspire de son époque n’est pas si surprenant
En effet, si cet artiste avait exposé ce genre d'œuvres dans n'importe quelle galerie d'art, elles y auraient trouvé leur place. Il n'est pas exagéré de dire que sur cette chapelle du 15è siècle, ces représentations iconoclastes sont un peu “déplacées”.
La catédrale de Washington elle, fut construite au 20è siècle. Quoi de plus naturel alors d'y associer des figures contemporaines ?
Dans le cas de cette chapelle, c'est le téléscopage des époques que je trouve sourcillesque.
Pour moi, ce qui est sourcillesque, c'est que l'Architecte des Bâtiments de France ait permis et même encouragé ça. Sachant que la chapelle est classée monument historique et connaissant les difficultés pour toucher au moindre cm² de patrimoine classé, ça m'en bouche un coin. Comme quoi les ABF, malgré leur réputation, ne sont pas tous figés dans la pierre.
Et plutôt que de mettre des liens vers des sites concurrents, pourquoi pas un lien vers le site du sculpteur ?
http://boistelconseil.free.fr/bethleem/01_inconscient.htm
Y a toute l'explication en détail et toutes les images qui vont avec.
Ont-ils leur mot à dire dans cette affaire ou cela concerne-t-il le diocèse ?
Si la chapelle est classée (c'est le cas depuis 1911), les monuments historiques ont leur mot à dire. Sinon non. C'est l'architecte des bâtiments de France qui a choisi le sculpteur et qui lui a donné carte blanche pour imaginer les sculptures.
La chapelle appartient très probablement à la commune, comme la grande majorité des édifices religieux anciens en France. Le diocèse a peut-être été consulté, mais il n'a sûrement pas grand chose à dire. En revanche, comme l'a dit Bea, la commune doit impérativement obtenir un avis favorable de l'ABF avant tous travaux. Et en l'occurrence, l'ABF a non seulement autorisé le projet, mais il a même été à l'origine du choix du sculpteur et l'a encouragé à innover.
Pour quelqu'un qui s'intéresse un peu au patrimoine, c'est sourcillesque. Pour l'internaute lambda je sais pas.
Probablement, le patrimoine que représentait la chapelle comprenait à la fois la pierre et le bâtiment en tant qu'édifice, mais également l'esprit qui présida à sa construction, à savoir, la volonté d'assimilation des cultures (à l'époque, contemporaines) et (à l'époque aussi) l'innovation ou l'originalité de la conception. Restaurer la chapelle sans prendre en compte ces aspects aurait peut-être semblé une restauration incomplète. Ce cas est difficile et un peu paradoxal : restaurer, cela se fait souvent à l'identique ou peu s'en faut, il s'agit donc généralement de copie. Peut-on alors restaurer une oeuvre qui se veut originale (c'est-à-dire, dont l'une des composantes essentielles est la volonté de faire original)? Peut-être cette restauration innovante de la chapelle est-elle en définitive tout à fait adaptée à ce patrimoine précis. (Restons lucides, le coup de pub que cela ferait, a sûrement aussi été pris en compte)
Cela dit, je profite de mon passage pour remercier les lecteurs qui seraient venus sur le site taxé ici de concurrent. Croyez bien que de l'autre côté du miroir LSV, nous ne voyons pas ces deux sites de cette façon ^^ Nous apprécions Spontex, n'avons ni l'ambition ni l'impression de réaliser un travail de même nature : ni moins bien, ni meilleur, mais différent. Et nous sommes heureux de constater l'intérêt porté à notre travail et aux infos que nous publions :) Merci en tout cas, pour le clin d'oeil ;)
Une photo, ça aide