Le 9 novembre 1989, en fin d’après-midi, une note émanant du Ministère de l’Intérieur est remise à Günter Schabowski, porte-parole du parti communiste de RDA, alors qu’il s’apprête à présider une conférence de presse retransmise en direct à la radio et à la télévision. Après un ordre du jour bien morne, Schabowski se rappelle la note et la lit de sa voix monocorde. Il vient d’annoncer l’ouverture pure et simple des frontières de l’Allemagne de l’Est, mais il n’a pas participé aux discussions du jour et ne dispose pas de plus d’informations que cette note. Un journaliste italien tente tout de même d’en savoir plus, notamment la date d’entrée en vigueur de cette nouvelle réglementation concernant les voyages.

C’est là que naît le malentendu. Se sentant obligé de répondre, Schabowski hésite, fait mine de consulter ses notes, puis se hasarde, pensant déduire la réponse du ton de la note : “Pour autant que je sache, cela entre en vigueur… c’est maintenant, immédiatement.” Or, l’ouverture des frontières était prévue pour le lendemain, le temps de donner des instructions aux douaniers.

La réponse de Schabowski provoque un déferlement quasi immédiat vers les postes-frontière où la foule se masse devant des douaniers désorientés, n’ayant encore reçu aucun ordre concret. Toujours en l’absence d’ordre officiel, mais sous la pression de la foule et pour éviter l’émeute, le responsable du point de passage de la Bornholmer Straße décide l’ouverture peu après 23 h. Il est rapidement suivi par ses homologues qu’il prévient par téléphone.

La suite appartient à l’Histoire…