Lorsqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale l’armée américaine évacua les îles de Mélanésie, s’instaura parmi la population indigène une nouvelle religion millénariste.
La pratique de ce rite consiste à mimer les gestes des blancs afin d’invoquer leur retour et ainsi bénéficier de leurs avantages matériels. On a donné à cette manifestation religieuse peu commune le nom de “Culte du cargo”.

Les indigènes de ces îles, ayant constaté que certains gestes des soldats américains étaient automatiquement suivis de conséquences providentielles, répétèrent ces mouvements sans en connaitre ni la raison ni la signification. Les exemples les plus frappants sont surement ces aborigènes mimant des appels-radio dans des émetteurs et des micros en matière végétale dans l’espoir de voir arriver le “cargo” porteur de biens matériels ou la présence de pistes d’atterrissage fictives et d’avions en bois dans le but encourager le retour des êtres divins.

Excepté sur l’île de Tanna, où il perdure sous une forme particulière, ce culte est de nos jours fortement sur le déclin.

La formule “culte du cargo” est devenu par extension un terme sociologique, désignant un rituel qui répète certains gestes sans en comprendre la signification réelle.